Trouver ma voix

Avant de déménager au Canada, j’enseignais les communications numériques en France. J’apprenais à mes élèves à découvrir qui ils étaient vraiment en les poussant à voir en eux leur propre potentiel. Cependant, en Europe, je sentais que la norme pour les adultes était différente. J’avais l’impression de devoir jouer un personnage – quelqu’un de parfait et d’heureux – même si ce n’était pas mon cas. J’enseignais à mes étudiants quelque chose que je ne m’appliquais pas moi-même.
Pour une personne queer, la découverte de soi est un voyage déroutant qui nécessite d’avancer à petits pas. Je luttais avec la conviction qu’il est important de vivre sa vérité et un désir de ne pas déranger ni confondre qui que ce soit. J’avais moi-même tant de questions et je ne voulais pas imposer aux autres ce qui était selon moi un fardeau. J’ai essayé de séparer ma vie professionnelle de ma vie personnelle, mais j’ai compris plus tard que les deux allaient main dans la main. Notre travail occupe une grande partie de nos vies et les personnes que nous y côtoyons devraient nous connaître et nous accepter tels que nous sommes afin que nous puissions être confiants et authentiques envers nous-mêmes.
Après mon arrivée au Canada, malgré le fait que je commençais une nouvelle vie, j’avais encore du mal à être réellement moi-même. J’avais tellement l’habitude de vivre deux vies totalement distinctes qu’il était difficile de surmonter cette barrière. Toutefois, lorsque j’ai rejoint les rangs de Microsoft, j’ai senti pour la première fois que je faisais partie d’une équipe qui se souciait vraiment de mon bien-être et me voyait pour la personne que j’étais. Grâce au soutien de mes collègues, j’ai été en mesure d’intégrer la communauté queer au travail sous ma véritable identité. Ils m’ont aussi donné la confiance de me présenter à nouveau avec mon nom et mes pronoms de préférence. Microsoft a même changé mon alias de courriel pour mon nom d’usage, ce qui a été incroyable à voir et valait beaucoup à mes yeux.